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vendredi 16 janvier 2015

Laurenk N'Roll

© 2015 François Guyon & Meghane Schevènement
6 janvier 2015

Laurent aka Laurenk N’Roll est né en 1979. Il a notamment joué dans Twaddle et pousse occasionnellement quelques disques. Membre actif du Bastion, il fait partie du conseil d’administration.

Ton premier souvenir de concert ?

MC Solaar au Palais des Sports en 94 pour la tournée Prose Combat.

Premier concert que tu as apprécié ?

Deviate, Mass Hystéria, Lofofora. Le souvenir de pousser les premières portes, être dans le sas et entendre le bruit sourd, ouvrir les deuxièmes portes et se prendre un cri bien hardcore du frontman de DV8 en pleine tronche avec des mecs qui slament dans tous les sens. Putain je veux faire ça !

Premier groupe local qui t’a marqué ?

Tribal Groove ! Avec Joss (Gantz), Xav (Hiro), Ced (NON), Nico et Romu. Je me rappelle que j’ai fait un black out et que je me suis fait pourrir par Romu. Quelques semaines après, j’ouvrais pour eux : mon premier concert avec Twaddle (Nos, Jordan, Bryoo). Il était un peu en stress le mec !

Premier disque local qu'on t'a offert, que tu as acheté, piqué, emprunté, trouvé... ou autre ?

La cassette de Nothing to Prove. D’ailleurs il y a encore un riff que je joue régulièrement à la gratte. J’étais à Mouchard et des mecs de Dasle l’avaient ramenée. L’été d’après on partageait le plateau avec eux, Préjudice, Tagada Jones, Blood for Blood sur le festival Hardcore de Rennes-sur Loue (organisé par Dess et le collectif Art Scénic).

Le concert en région qui t’a le plus marqué ?

Je laisse la réponse Korn à Jordan !

Donc j‘hésite entre Gojira, Arkangel et Nostromo, je dirais Nostromo car disparu trop tôt et l’énergie est plus débordante que Gojira, même si j’ai eu la chance de bosser au plateau avec eux lors de leur dernière venue ici. Et je dois avouer qu’avec les techniciens on a eu le plaisir de savourer des balances ultra puissantes et se prendre une bonne claque dans les dents ; mais je penche pour le côté plus brut de décoffrage de Nostromo.

Quant à Arkangel, je les ai vus à Brainans, plein de tuiles, le batteur a pété sa double, les mecs ont joué 15 min, donc concert un peu foiré mais grand virage musical pour moi à l’aube des années 2000. Et puis je les ai revus à la Poudrière il y a quelques années. Nouveau line-up à 2 grattes dont Kirby de DV8 (le monde est petit) avec un Baldur bien fat et toujours avec des bons cris de porcin. Presque 10 ans après et 2 albums plus tard, c’est Deathcore et c’est, je crois, la musique qui me correspond le mieux : donc Arkangel.

Une anecdote à partager ?

C’est toujours un peu enfumé et alcoolisé ces anecdotes… Pour le clin d’œil perso je dirais mon premier concert avec Twaddle. Trop stressé, je me suis mis une cuite et je me suis retrouvé séché deux heures avant d’envoyer. Je revois Bryoo (Black Code & Horshk) et Jordan (Näo) me gifler pour me réveiller. Mais je pense que c’est juste le double effet Tribal Groove. [rires]

Plus récemment un truc sympa pour mon anniversaire il y a 2 ans je crois, concert de Red Fang à la Rodia. Objectif : finir avec eux. Service de sécu un peu sur les nerfs et serré du fait du concert de Kenny Arkanna, artiste Urban tendance qui a ruiné les loges à coups d’extincteur parce que le rock, c’est mal. Bref, une connasse !

Seule solution : sauter sur un des mecs du band "Hey mate, today is my fucking birthday. I’ve got beers in my trunk, let me come with you guys & party on !" Sa réponse : "Awesome man !" Toujours plaisant l’introduction à base de bière. L’occase de pouvoir discuter avec les artistes en vogue de chez Relapse et voir que les mecs sont purement adorables et tout aussi déconneurs que dans leurs vidéos. On y retrouve les potes comme Fred From a Day, sa chère et tendre Stef, un peu de mecs de The Ocean et Mr Duff qui immortalise ça. Excellente anecdote Wayne !

Ton implication dans la scène locale ?

Je fais partie du Conseil d’administration du Bastion et je me consacre au développement de l’espace de travail, de pratique et des principes de fonctionnement des locaux du Bastion. Je précise pour ceux qui ne le sauraient pas que le Bastion est une association qui met à disposition des groupes, des locaux de répétition, un accompagnement aux musiciens en voie de professionnalisation, qui propose des formations dédiées aux musiques actuelles et qui est aussi le Centre Info Rock Régional. En gros : une mine d’or !

Je n’ai pas l’impression d’être spécialement impliqué. Je participe avec mes moyens, mes connaissances et mon savoir-faire tout en bénéficiant de mes expériences acquises à l’étranger dans le but de trouver de nouveaux moyens pour pouvoir développer ce projet. Il est vrai que le Bastion regroupe plus de 650 adhérents pour environ 200 groupes et Dj’s donc l’impact est assez important sur la scène locale.

Et pour satisfaire ces artistes, j’aimerais que nous soyons plus activistes sur le phénomène de fermeture des café-concerts qui ne cessent de diminuer à Besançon. Payer le tram, ville vieillissante, nettoyage du centre-ville, couvre-feu… Je ne sais pas quelles sont les raisons de ces fermetures et interdictions préfectorales mais toujours est-il que l’on a un vivier de groupes immense pour une aussi petite ville et très peu de lieux adaptés et autorisés pour la diffusion. J’aimerais que les consciences s’éveillent un peu, car cette ville meurt culturellement à petit feu.

Ton parcours musical ?

Je dirais éveil musical en forêt. J’ai grandi en Haute Saône et la rave party était plus facilement accessible que les concerts ici. Donc électro au départ et spécial clin d’œil à Amadou (Sismo) puisque c’est le premier Dj que j’ai vu !

Bref j’oscille entre électro et styles en vogue à l’époque : rap, fusion et quand Jordan, Arnaud (Nos) et Sylvain (Bryoo) me demandent si je veux jouer de la basse avec eux dans un projet métal/fusion, je signe direct avec Twaddle. J’apprends la basse en 2 semaines et fait mon premier concert ! 4 ans d’investissement, on passe de la fusion au néo puis au métal proche deathcore. Et un split qui fait mal en 2001.

Rupture difficile et malgré les tentatives multiples avec Nico et Guillaume (Mr Z) Christian, Schizo, Boris (Jack & The Bearded Fishermen) Sylone (Human Compost), ce bon vieux Den’s et mon vieux copain Bryoo, rien n’est passé. Période foireuse.

Ensuite, je m’exile en Suisse et travaille comme Designer d’intérieur d’avion VIP au-delà du raisonnable et repousse mes limites. Je bosse jours, nuits, week-ends, un casque sur les oreilles. J’écoute tout, répète, décortique et analyse. Je commence à m’intéresser au traitement du son et suis une courte formation au Pavillon avec les amis Xavier Dromard et Flavien Van Landuy.

2010, je me fais licencier économiquement et l’ai mauvaise. Donc je rebondis et pars à Manchester en Angleterre où je m’inscris à la School of Sound Recording. Je tente une promo des groupes d’ici là-bas à Manchester avec le projet XthefrenchconnectionX mais en vain. Peu de groupes adhèrent par manque de motivation, d’ambition et me demandent même de la thune pour faire leur promo (Basterds !) J’obtiens mon diplôme d’Audio ingénieur en enregistrement studio et de post production en 2012.

De Retour en France rien ne s’est passé comme prévu. Je garde un pied dedans en assurant des montages / démontages, je faisais du backline et un peu de drive en traînant ici et là en posant de la voix pour quelques projets mais rien de transcendant. Aujourd’hui je suis un digger, comme un Dj, je creuse toutes les nuits pour trouver de la musique, et comme je suis insomniaque je cherche encore plus. Je me suis mis à pousser des disques et je pense que c’est un bon retour à la scène musicale. Voilà, pour l’instant je me prépare pour ça, pour le reste, patience.

Ton parcours associatif ?

Il est assez simple, j’intègre le Bastion en 2008, on parle projets, 2010 je démissionne pour partir m’installer à Manchester et je reviens en 2012 et re-signe immédiatement au CA du Bastion. Je veux contribuer au développement de cette structure et je ne lâcherai pas ! Ensuite j’essaie de promouvoir la musique du Bastion au travers de différents projets sportifs, urbains à travers mes différentes associations et faire rayonner l’image du Bastion plus largement.

Qu’est ce que tu fous là ?

Parce que je ne vous ai pas invité à ma crémaillère et que vous n’aviez que ça comme excuse pour venir boire le thé dans mon splendide appartement ! Je plaisante. C’est plus à vous deux de me le dire. En cherchant bien, je dirais peut-être que je souhaite que le milieu ne s’éteigne pas et que je lutte à ma façon pour qu’il ne se suffise pas à lui-même. Je propose quelque chose de peut-être différent mais je propose et j’essaie de le faire. C’est la seule raison valable pour laquelle j’ai la chance d’être interviewé, enfin je pense !

Le mot de la fin ?

Merci !


Des trucs qui passaient sur la platine de Laurent pendant qu'on papotait :