Tom Bitschené, Le Den’s, Dick Den's... est né en 1979. Salarié du Bastion depuis trois ans, il a joué notamment dans Munky Posse, Run Of Lava, Hawaii Samurai, et officie aujourd'hui au sein du groupe de surf The Irradiates et de Krachta Valda, jazz manouche.
"Ton premier souvenir de concert ?
Je sais pas, j’étais minot, je devais avoir 15, 16 piges. C’était sûrement au Globe à l’époque, dans cette espèce de cave… Je crois que c’était Bernard Mira. Il jouait avec sa femme, une sorte de groupe rock, punk. C’est d’ailleurs un des premiers mecs à avoir investi le Bastion. Je me rappelle que ça m’avait mis une sacrée claque, le mec slappait sur sa guitare.
Premier concert que tu as apprécié ?
Je traînais avec pas mal de potes plus vieux que moi qui m’emmenaient dans les concerts, Cédric, Joss, Xav dit La Pepette - les mecs de Tribal Groove. Ils jouaient souvent, c’était un genre de fusion. Une fois que j’ai mis le pied dans ce truc là, je faisais des concerts tout le temps. On montait souvent à la Laiterie voir des trucs de métal, Fear Factory, Sick of It All, tout ces groupes punk hardcore des années 90…
Premier groupe local qui t'a marqué ?
Quand on a commencé avec Munky Posse, dans les groupes qui étaient aussi de notre époque, on a souvent partagé la scène avec Twaddle. Il y avait aussi les Nothing To Prove. Tous ces gens là, je les ai rencontrés début 2000 et on est toujours potes...
Premier disque local qu'on t'a offert, que tu as acheté, piqué, emprunté, trouvé... ou autre ?
Je crois que c’était le premier Twaddle et la cassette de Nothing To Prove. C’était un sacré truc leur cassette, il y avait des trucs de tests d’animaux sur la pochette : ils étaient déjà à fond dans le straight edge. On l’était tous mais eux plus particulièrement !
Le concert en région qui t'a le plus marqué ?
Il y a eu pas mal de trucs à Besac genre Suicidal Tendencies et même Korn ! A la bonne période de Korn hein, époque deuxième album « Life is Peachy ». Mais je dirais Machine Head, au Montjoie entre 1998 et 2000, pour leur premier album. C’était monstrueux !
A l’époque où ça parlait beaucoup dans les bars, on venait souvent me voir pour me dire « ouais nous aussi on fait de la musique surf ! ». Je me souviens notamment d'un mec qui m'avait abordé comme ça, j'ai essayé de savoir comment s'appelait son groupe, et apparemment il n'avait pas vraiment de nom ! Comme je connais bien le milieu, si je ne savais pas qui c’était, c’est qu’il n’avait pas de groupe. Mais bon, il avait quand même cet aplomb de venir me voir pour me dire « t’es pas le seul à faire ce que tu fais ! ». Je lui ai quand même payé une bière même si je sais pas trop ce qu’il cherchait…
Ton implication dans la scène locale ?
J’ai toujours fait des trucs, déjà en tant que musicien. Et quand t’es musicien à Besançon, tu rencontres pas mal de gens qui fréquentent les mêmes personnes ou qui font un peu la même chose que toi, qui ont des groupes. Je me suis pas mal investi au Bastion, j’y répète depuis plus de quinze ans. Au début des années 2000, ça risquait même de fermer alors on s’est tous battus, avec le Dess, Bombled, le Tin-Lu... On avait remonté un C.A. pour relever le truc, et en deux ans le Bastion était en positif. C’était une période un peu obscure.
Ça fait aussi une petite dizaine d’années qu’on organise des concerts. C’est surtout pour rendre service aux groupes qu’on rencontre. Tout tourne autour de ce truc là, je fais juste ce que j’ai envie de faire parce que ça me plaît de le faire, sans contrepartie. En faisant des choses, ça draine aussi d’autres gens, c’est ça qui est bien sur Besançon. Au niveau musique, c’est assez cosmopolite et c’est un esprit très convivial. C’est un petit milieu où les gens sont assez sympa et où tu peux vite te greffer. C’est d’ailleurs même encore mieux maintenant ! Avant ça parlait beaucoup sur Besac : « j’fais ci, j’fais ça » et en fait le mec faisait rien. Maintenant, avec les réseaux sociaux, tout ce qui est communication, ça a vachement changé. Les gens font et ça en parle après !
Ton parcours musical ?
Mon tout premier groupe c’est à la période où j’ai rencontré Romain (Cadillac Corrida) et Etienne, j’étais au collège. Ils faisaient déjà de la musique ensemble et ils cherchaient un chanteur pour leur groupe qui s’appelait Mister Jason. J’avais envie de faire de la zic alors pourquoi pas ! Je chantais beaucoup, j’étais à donf, j’étais fan de glam rock’, de hard rock… Je me rappelle qu’ils avaient un local de répète aux Orchamps ; on a commencé comme ça.
J’ai commencé à faire de la gratte et de fil en aiguille on a refait un autre groupe avec deux guitares, on a même mis des claviers, et c’est là qu’on a commencé à répéter au Bastion. On avait été adoubé par des mecs de 35 piges qui avaient un local et qui avaient une place pour nous. Du coup on est rentrés ! Et puis on a rencontré Lomlom, ce qui a donné lieu au premier groupe qu’on a eu avec lequel on faisait des concerts : Munky Posse. Notre premier date s'est faite au Cylindre, sur un tremplin où on était sept groupes. On a continué un paquet d’années avant d’arrêter en 2004-2005, à peine après Hawaii.
Hawaii Samurai a commencé en 2001 quand j’ai rencontré Buen et le grand Flo. On écoutait du surf et le Grand Flo a lancé « qui veux faire un groupe de surf ? », le Buen était à fond et j’étais partant aussi ! Notre premier concert a eu lieu au Yam's pour la fête de la musique en 2000. Ensuite Munky s’est transformé en Run of Lava et on a arrêté Hawaii. Et avec Buen, comme on avait envie de continuer à jouer ensemble, on a fondé The Irradiates qui est toujours d’actualité.
Ton parcours associatif ?
La première asso qu’on a fait, c’était à la période d’Hawaii parce qu’on tournait pas mal. Une année on a même fait 99 dates ! Comme on bougeait à fond, on était obligés de se structurer et de monter l’asso qui existe encore maintenant. Surf Area est née à ce moment là, en 2003. Ensuite j’ai été bénévole pendant des années au Bastion. Depuis trois ans, j’y suis employé en tant que webmaster / administrateur réseau.
Qu'est ce que tu fous là ?
Pourquoi
moi ? Je sais pas. On se connaît pas mal, on se croise souvent et ça me
fait plaisir de partager mon expérience avec vous.
Le mot de la fin ?
Besançon c’est une ville avec un climat culturel assez sympa où je me sens bien. Besançon c’est chez moi ! Faut pas non plus s’encroûter dans une ville ; mais pour l’instant Besac c’est cool !"
Liens utiles pour comprendre de quoi on a parlé :
Des trucs qui passaient sur la platine de Tom pendant qu'on papotait :
Rien, on a profité du silence pour une fois.