14 octobre 2014
Buanax est né en 1980. Originaire du pays de Montbéliard, c'est en 2000 qu'il migre sur Besançon. Il a notamment joué dans Nothing To Prove, Hawaii Samurai, Ronnie Rockets, avant le début de l'aventure The Irradiates en 2008.
"Ton premier souvenir de concert ?
Je m’en rappelle très bien. AC/DC en 1996, tournée Ballbreaker.
J’avais 16 ans. C’est le père d’un pote qui nous a emmené avec Macst [Nothing to Prove, Irradiates...] à Nancy au
Zénith dans l'amphithéâtre. J'y suis retourné une seconde fois l'année
d'après pour Sonic Youth, Beastie Boys et Garbage. Il y avait également l’affreux Ben Harper et un groupe d’électro
pour clôturer la soirée nommé Daft Punk. Quand ils ont joué, 75% du public est
parti !
Pour en revenir à AC/DC, j’ai commencé clairement par ce
groupe. Avant, il y avait peut être Europe ou Michael Jackson... Mais AC/DC
j’écoute encore et j’étais vraiment content de les voir ! Il y avait une
boule de démolition qui attaquait un mur géant. Une fois l'édifice totalement
détruit, ils ont entamé le set avec Back in Black. Vraiment un chouette
souvenir, t’as seize piges, tu te prends une grosse claque, un gros concert de
stade.
À partir de ce grand moment, j’ai enchaîné les concerts
plus confidentiels dans les bars et les petites salles. J’allais au Cube, au
Nelson, au Pinky Bar, au Molodoi et à Rheinfelden en Allemagne où une bande de
potes faisait venir beaucoup de groupes américains. J'allais principalement
voir des concerts de punk-hardcore pendant cette période Montbéliardaise.
Premier concert que tu as apprécié ?
Celui d’AC/DC bien sûr !
Premier groupe local qui t’a marqué ?
Je dirais Sapo. C’était le premier groupe de Laurent [Veglam] à la batterie, avec Vincent – qui joue maintenant dans Mass Hysteria – à
la basse et au chant. Ils jouaient une sorte de post-hardcore sophistiqué avec
des ambiances un peu plus "noisy " et de bonnes idées mélodiques.
C’était un groupe très intéressant même s’ils n’ont pas fait beaucoup de
concerts. Nous en tant que teenagers, ça nous impressionnait cette maturité
dans les compos.
Premier disque local qu'on t'a offert, que tu as acheté,
piqué, emprunté, trouvé... ou autre ?
Je dirais le split Sapo/Existence. Je l’ai là, je vais te le sortir en deux secondes. C'est un split de deux groupes locaux, la pochette est faite avec les moyens du bord
et il y a un petit zine à l’intérieur qui s'appelait Blunt. C'était Vincent qui
l'écrivait, principalement axé sur le skate, le punk-rock sur fond d'idées
progressistes. Il y avait déjà la volonté de faire des choses avec une petite
distro, des orga de concerts…
Le concert en région qui t’a le plus marqué ?
Je dirais les Spudmonsters, groupe HxC/Crossover de
Cleveland. C’était au Cube, je devais avoir 17-18 ans. Le son était énorme et
Don Foose le chanteur avait même fait un salto sur scène, à la H.R. ! On
est arrivé en avance et ont a passé une partie de l'après-midi avec eux. Ils
ont été très sympa avec nous. Excellent souvenir !
Une anecdote à partager ?
Quand j’ai fait jouer Sonny Vincent aux PDZ il y a
trois-quatre ans, il est arrivé complètement endimanché : lunettes noires,
costard et il se promenait avec sa guitare à la main. Tout le monde le regardait, à un moment il est passé devant les gens de la rue, et ils ont commencé à le
chambrer. Le mec s'est arrêté et a serré la paluche à tout le monde !
J'ai trouvé ça cool qu’il prenne le temps de s’arrêter pour leur parler. Après
plusieurs années passées au CBGB de la fin des 70's jusqu'au milieu des années
80, on est rodé pour tout !
Ton implication dans la scène locale ?
Je pense qu’à la base, je me qualifie avant tout de
musicien. C’est mon activité principale, c’est ce qui me plaît le plus. En périphérie de ça, tu te rends compte que si tu veux jouer il faut aussi
faire jouer d’autres groupes, surtout dans une si petite scène. Il faut
s’investir et tu prends alors du plaisir à organiser des concerts, filer des
coups de mains. C'est important d'échanger avec le public, les gens que tu
croises, et ne pas rester cloisonné dans ta posture de musicien. Je me
qualifierais de musicien passionné de musique, mais pas que de la mienne !
J’aime être spectateur, essayer de faire en sorte que les musiciens ou organisateurs
potentiels se rendent compte que c’est pas un truc énorme mais qu’il faut juste
avoir confiance en soi, mettre sa fainéantise de côté et surtout, ne pas croire
qu’on est des génies ou des artistes incompris. Dans toutes les villes, tu
croises souvent ce genre de personnes blasées qui ont fait vingt concerts, qui
sont dépitées et qui croient tout de suite que le monde est contre eux. Faut
juste se rendre compte que tu ne seras jamais Mick Jagger ! En gros : Fais ton truc et fais le sérieusement !
Ton parcours musical ?
J’ai commencé en 1996 avec Nothing To Prove, on a fait des
démos cassette avant de sortir un maxi. On répétait au Cube, on a joué dans le
pays de Montbéliard, en Allemagne et un peu en Suisse. On a fait 54 concerts ; le premier c’était en 1997 avec Seven Hate et on a arrêté en 2001.
Après je suis venu sur Besançon et j’ai rencontré Tom qui jouait à l’époque dans Munky Posse. On en avait tous les deux un peu marre d’envoyer du gros son et on a choisi de monter un groupe de surf music avec Flo, l'ancien bassiste. On a pris le nom de Hawaii Samurai en 2001. On a fait notre premier concert au Yam’s pour la fête de la musique. Flo est resté quelques temps dans le groupe et quand il est parti faire ses études à Lyon, Sam [Nasty Samy] – que je connaissais depuis Second Rate et avec qui on avait partagé quelques dates– a pris le relai.
Après je suis venu sur Besançon et j’ai rencontré Tom qui jouait à l’époque dans Munky Posse. On en avait tous les deux un peu marre d’envoyer du gros son et on a choisi de monter un groupe de surf music avec Flo, l'ancien bassiste. On a pris le nom de Hawaii Samurai en 2001. On a fait notre premier concert au Yam’s pour la fête de la musique. Flo est resté quelques temps dans le groupe et quand il est parti faire ses études à Lyon, Sam [Nasty Samy] – que je connaissais depuis Second Rate et avec qui on avait partagé quelques dates– a pris le relai.
C’est un peu particulier mais j’ai souvent eu deux
groupes qui se chevauchaient. Donc Nothing To Prove s’est chevauché pendant un
an et demi avec Hawaii Samurai. Ce dernier groupe a pris le pas sur le reste.
Il y avait une vraie dynamique. Quelques années plus tard, j’ai fondé Ronnie
Rockets en rencontrant d’autres gens, en écoutant beaucoup de rockabilly. Par
la suite, comme on a toujours adoré jouer ensemble avec Tom, on a voulu
reformer un groupe surf deux ans après la fin d'Hawaii Samurai. J’ai branché
Guigui (la guitare de Ronnie Rockets) et Macst qui jouait avec moi dans Nothing
To Prove pour créer The Irradiates. La base de nos influences, c'était Dick
Dale, les compil's de groupes 60's obscures comme les volumes Strummin'
Mental et le punk rock californien à la Adolescents, Agent Orange et
bien sûr Man or Asrtoman ? Le tout baignant dans une atmosphère sci-fi et
cinématographique. Je voulais jouer avec des gens sérieux que j’avais déjà
côtoyés.
J’ai eu aussi pas mal de side projects : Gee Strings,
Scott Deluxe ou Red Gloves par exemple. J’ai fait quelques apparitions sur des
albums juste pour une session ou pour jouer sur scène avec des gens rencontrés
sur la route. Quand je croise des personnes et que l'on se découvre des
affinités communes, j'aime bien m’investir sur une petite période avec elles en
faisant attention de ne pas trop parasiter mes projets permanents.
Ton parcours associatif ?
Ma première asso c’était pour organiser des concerts sur
Montbéliard. On a fait jouer Gantz. On a même organisé un concours de pétanque
pour ramener de la tune ! Quand je suis arrivé sur Besac, je traînais pas
mal avec Sam et je lui filais des coups de main. J'ai aussi monté une asso avec
Nico et Bebert [Lost Boys, Cavemen V] qui s'appelait Kids of the Black Hole. On a fait joué quelques
trucs hardcore comme Forstella Ford, Children of Fall aux Arcades. A côté de
ça, j’organise des concerts avec Tom et Macst sous le nom de Surf Area. Je fais
aussi parfois jouer des potes sous le nom de Slime Zine, le nom de mon fanzine.
Qu’est ce que tu fous là ?
Déjà parce que vous me connaissez un petit peu, le côté
humain doit jouer. Parce que j’ai une belle collection de vinyles ?
Le mot de la fin ?
Ce sera très conventionnel : merci de vous
intéresser aux gens du coins, de les mettre un peu en lumière. Ça prouve qu’il y a encore des idées
originales et ça booste pour continuer d’être actif, entretenir ce genre
d’échanges, s'intéresser à ce qui se passe.
Des trucs qui passaient sur la platine de Buanax pendant qu'on papotait :
Liens utiles pour comprendre de quoi on a parlé :
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