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vendredi 26 décembre 2014

Jordan Daverio

© 2014 François Guyon & Meghane Schevènement
21 octobre 2014

Jordan est né en 1979. Il a joué notamment dans Twaddle, Daverio ou Somadaya et officie actuellement dans Näo. Il travaille au Bastion depuis une dizaine d'années, dont il est maintenant régisseur technique.

"Ton premier souvenir de concert ?

Un concert de Light 'n Shade, en Haute-Saône, un groupe dans lequel j'avais deux potes qui jouaient. Ca devait être à Gray ou à Arc-Lès-Gray, en 1993 ou 1994, par là...

Premier concert que tu as apprécié ?

Mass Hysteria au Montjoie, avec Lofofora et Deviate en premières parties, ça devait être 96 je crois : première grosse claque sur scène. Ca commençait à être bien connu. On avait notre petit groupe Twaddle, et l'année qui suivait on faisait quelques dates avec eux, c'était cool, surtout les after !

Premier groupe local qui t'a marqué ?

Je dirais Tribal Groove, avec les anciens de Gantz / Hiro, il y avait Joss au chant avec Xavier et Cédric à la batterie qu'on retrouve dans "NON" maintenant. C'était en Haute-Saône : grosse claque, bien lourd, massif, ça se faisait pas trop à l'époque au niveau local. Méga claque. Je devais avoir dix-sept / dix-huit balais... 

Je les ai tannés pour qu'ils se reforment d'ailleurs, ils ne veulent pas. [rires] Bon, y'en a un qui habite en Corse aussi à ce qu'on m'a dit...

Premier disque local qu'on t'a offert, que tu as acheté, piqué, emprunté, trouvé... ou autre ?

Un des premiers concerts que j'ai fait - Light 'n Shade - ils m'avaient donné la cassette, la première que j'ai eue. C'était leur premier truc qui sortait. Il y avait Stéph de "Helium Horse Fly" dedans, on était potes à l'époque - on l'est toujours d'ailleurs - c'était son premier groupe. C'est même lui qui m'a donné envie de faire de la gratte. Je ne l'ai plus cette cassette, forcément, ça s'est perdu, comme la plupart de mes skeuds et de mes bouquins...

Le concert en région qui t'a le plus marqué ? 

Je me referais bien un petit Korn au Montjoie à Besac, c'était fat de chez fat. En 1997, tournée "Life is Peachy", c'était leur deuxième album, même si aujourd'hui... bon... Korn... 

A l'époque ca se faisait pas, c'était assez novateur... En première partie, c'était Limp Bizkit, énorme aussi, premier album qui défonçait tout, classe.

Ca fait chier que le Montjoie ait fermé, c'était une super salle de concert avenue de Montjoux. Tu y allais tranquille à pied, ça ressemblait un peu au Moulin de Brainans, petite fosse, super scène. Tout a été rasé, ils en ont fait des immeubles...


Une anecdote à partager ?

On a formé un groupe avec des potes en 2003 / 2004 - notamment Stéph de Light 'n Shade (Helium Horse Fly), Brioux et Filipe de Kargal - on s'était inscrit au Bastion, et c'était moi qui gérais le contrat du groupe. 

Y'avait pas de nom de groupe, donc j'ai donné mon nom de famille - comme un con - je m'appelle Daverio : c'est resté, tout le monde croyait que c'était le nom du groupe. Pendant trois ou quatre ans, ça a donc été le nom. 

Au début, j'étais pas du tout pour, et finalement les gens me disaient : 
- ah putain, je t'ai vu avec Daverio 
- Ah bon, tu m'as vu avec moi ?" [rires]

On se reforme pour une date en janvier 2015 à l'occasion de l'anniversaire d'Impure Muzik. C'est pas évident de se relancer, ça fait neuf ans qu'on a arrêté ; entre-temps j'ai fait de la pop, de l'électro... Du coup je dépoussière mon coté hardcore chaotique. J'ai essayé une heure l'autre jour : j'ai du taf. Ca va le faire, ça va être drôle cette petite reformation à la cool, neuf ans après, juste pour une date. 

Ton implication dans la scène locale ?

Je m'implique pas mal je crois, j'aide pas mal de groupes, par le biais de mon taf au Bastion. Tout ce qui est première démo, des choses comme ça - c'est quand même important pour un jeune groupe d'avoir ça, pour démarcher, faire écouter - j'en ai déjà fait pas mal, je dois en être à une soixantaine d'enregistrements de maquettes. Je pense que je m'investis pas trop mal !
J'ai été formé au studio (le Zèbre, par Flavien), un peu au live, ça fait une vingtaine d'années que je joue en groupe, guitare et un peu de batterie. Si les gens viennent encore me voir en me demandant ce que je pense de telle ou telle chose, c'est que je ne pense pas raconter que des conneries. C'est dur se vanter comme ça ! [rires] 

C'est grâce au Bastion que je fais tout ça, je n'aurais jamais rencontré toutes ces personnes, je n'aurais jamais eu envie d'aller aussi loin. Voilà.

Au niveau de l'orga de concert aussi, ne serait-ce que par le taf, je fais quelques trucs : pour la fête de la musique, une seule date à l'année mais qui est sensiblement grosse à chaque fois. Quelques petites dates organisées avec le bastion en coproduction avec la Rodia, les PDZ, le FJT les oiseaux, des choses comme ça...

Je bosse au Bastion depuis environ 10 ans maintenant. J'ai commencé en tant que chargé d'accueil, puis régisseur technique, je m'occupe également de la coordination et de l'accompagnement des pratiques musicales avec le dispositif Piston, je fais des enregistrements, je réalise "local access" une fois par mois, environ: un groupe filmé et enregistré en répete pour faire un peu de promo. C'est pas mal de boulot tout ça, mais j'ai pas le droit de me plaindre ! 

J'avais toujours rêvé d'un taf dans la zik où je travaille pas le matin, c'est quand même cool !


Ton parcours musical ?

J'avais déjà un autre groupe avant Twaddle, avec Brioux à la batterie, on a commencé tous les deux, à treize ou quatorze ans. Ca s'appelait Rain's Dead ; on a jamais su traduire d'ailleurs, la mort de la pluie ? la pluie morte ? Musicalement, c'était des reprises de Nirvana quoi.... comme tout le monde...
On répétait dans la piaule de Brioux à Chenevrey, à coté de Marnay. J'ai grandi par là bas. Light 'n Shade répétait aussi à Chenevrey, tout est lié ! On faisait ça dans la baraque de sa mère et c'est devenu notre local de répète pendant cinq ou six ans. Au début on était que les deux, parfois trois, quatre, c'était un peu la teuf quand même !

On a enchainé sur Twaddle, avec Noz [Arnaud] au chant et Laurent [Laurenk'n roll, Coach, T.......] à la basse, fait quelques petits concerts, c'était métal / hardcore...! 

Il y eu ce tremplin au Cylindre, le vainqueur devait remporter un enregistrement de quelques titres dans un studio. Anciennement le Pavillon, maintenant le Zèbre, c'etait le studio Polygamme Music, rue des Granges, géré par le mec des Infideles. Bref, on fait le tremplin, il y avait plusieurs groupes - dont Munky Posse - je ne me rappelle plus trop des autres. 
Ca s'est super bien passé, délibérations, les Munky remportent le tremplin, gagnent l'enregistrement. Celui qui faisait l'enregistrement, c'était Bernard Mira, super guitariste de Besac, qui était dans le jury. 
Il est venu nous voir après : "on a bien délibéré les gars, on a bien discuté, on voulait vous faire passer, vous avez fait un super live, c'était cool, mais vu que vous êtes des haut-saônois et pas résidents du Doubs, ça n'a pas pris. Ils préféraient quelqu'un d'ici. Ecoutez, vu que j'ai pas aimé la façon de faire, vous viendrez enregistrer, je vous ferai le truc gratos une fois que j'aurai fait celui de Munky Posse."

Voilà, merci Bernard. Ca s'est fait comme ça. C'était mon premier vrai enregistrement studio. On n'a fait que ça avec Twaddle. On a joué 5 ans je crois, puis j'ai enchainé avec Daverio, toujours avec Brioux à la batterie, Stéph à la basse et Filipe - chanteur de Kargal et Sorry For Yesterday.

Après, y'a eu plein de trucs, j'ai fait partie de" Tea Party Under a Death Drone Glance", un peu drone, un peu plus metal, le premier truc que je faisais au machines et pas derriere une gratte ; on a fait quelques petits concerts pendant deux ans. 

Ensuite, Somadaya, j'ai repris la gratte. Un truc plus pop, électro, avec Anouk au chant [Bastion / Rodia], Flavien à la basse [qui travaille au Zèbre], Boris [le batteur de "Jack and The Bearded Fishermen"], Fab [piano / gratte] et Clément [gratte / machines]. On a fait quelques concerts, notament les Francofolies de la Rochelle, puis le groupe s'est arrêté et je me suis lancé dans Näo. J'habitais à ce moment là avec Pedro [Pierre André] en coloc, il voulait foutre un peu de rock / noise dans son projet, il venait de prendre un batteur, Tibo [chanteur de Steno P], du coup j'ai pris la gratte et voilà. 

J'ai quitté la Haute-Saône pour le lycée à Bezak. J'ai rencontré plein de gens ici, j'ai découvert l'Underground, avant les Passagers du Zinc, avec Thierry Gros qui travaillait là-derrière - qui est maintenant notre ingé son avec Näo. Quinze ans plus tard - c'est marrant, c'est lui qui m'a servit mes premières bieres, et maintenant c'est moi qui le ramène quand on rentre de concerts ! [rires] Besac, c'est ce microcosme musical, tout le monde se connait, c'est difficile de se barrer une fois que tu y es intégré, qu'il se passe plein de choses, tu connais plein de monde, tu fais plein de groupes, de machins, c'est pas évident de partir !

Qu'est ce que tu fous là ?


Je pense être assez présent sur deux ou trois trucs dans le coin, non ? Parce que vous m'aimez bien ? Parce que vous m'avez demandé, parce qu'on se connait tous, qu'on a tous des anecdotes en commun, pour enjoliver un peu plus la chose, faire un truc un peu plus complet ?

Le mot de la fin ?


J'espère que votre projet va aboutir, ce serait cool, c'est intéressant. C'est bien de faire un état des lieux de ce qui s'est passé et de ce qui se passe."

Liens utiles pour comprendre de quoi on a parlé :

Des trucs qui passaient sur la platine de Jordan pendant qu'on papotait :