17 juillet 2014
Né un dimanche de 1981, exactement entre les deux tours des élections présidentielles, Mötley est sondier, guitariste et parfois bassiste (ça lui permet de soigner son cancer du rythme et de remédier à l'ablation de son groove). Originaire du Creusot, il a débarqué à Besançon en 2002.
Quand il a besoin de manger, il bosse sur de grosses tournées de variété (backliner-technicien son pour Frédéric François, Christophe Maé, Aldebert ou Alpha Blondy, régie retour pour Jane Birkin) ; il a aussi fait la façade pour des groupes comme Karelia.
C'est également lui qui a mixé et enregistré Tempus Fugit pour le Cirque Plume (CD et DVD).
Quand il ne se prend pas pour Slash, il fait des crêpes ou des fondants au chocolat qui déchirent, il fait du catch avec Tina, son petit chat qui grandit vite, ou il regarde l'Arme Fatale 3.
C’est avec eux que j'ai fait mon tout premier 4 titres pendant mon BTS audiovisuel. La première année de cours était tellement théorique, tu n’apprenais rien de pratique. Mes premières bases techniques, d'enregistrement et de mixage, je les ai apprises avec eux. Equipé d'un 4 pistes K7 et d’une petite console de merde, on utilisait des pédaliers de guitare pour la réverb et les effets une fois que c'était enregistré.
Par hasard je leur ai refait le son au Bar de l’U quelques mois plus tard. Comme ça s'était super bien passé, musicalement, professionnellement, humainement, ils m'ont proposé de bosser avec eux. Ca a duré 6 ans.
Sinon, Scorpions le lendemain de l'ouverture de l’Axone à Montbéliard, j'ai pas vu le concert, je bossais avec Karelia pour la première fois, le groupe qui faisait la première partie. C’était pas la grosse claque mais un grand moment de vie. J'ai donc fait la teuf après avoir bossé, j'ai lâché la grosse pression, peut-être vu un ou deux morceaux de Scorpions, mais je me rappelle plus vraiment… [rires] Une grande soirée !
Je bossais donc je n'y allais pas vraiment en tant que fan, mais c'était des moments que j'attendais, forcément.
C’est pas un grand chanteur, mais quand même, merde, il pourrait faire des efforts. Y’a des morceaux que je kiffe, comme « chez la mère à titi », ça me faisait chier de les voir massacrer ça comme ça. Et puis les vannes qu'il sortait entre les morceaux… J’étais encore naïf, je ne savais pas qu'un artiste de variété sort tous les jours les mêmes trucs, et malgré ça, j'ai capté tout de suite que c'était téléphoné, super mal joué, ça m'a bouffé une bonne partie de la magie du spectacle.
Après Alchemy, avec le batteur, le guitariste et un autre bassiste, ils reprenaient du Deep Purple, ils avaient fait un 4 titres. Aujourd'hui il a un groupe de métal prog : Psychanoïa, avec le batteur et le guitariste de mon tout premier groupe, quand j'avais 15 balais, mes potes de lycée, ceux avec qui j'ai commencé la musique !
Ce mec, qui habite à même pas 20 bornes, connait tout les gens que je connais, ceux avec qui je bosse et joue avec mes potes d'enfance ! Et malgré tout ça je ne l’ai jamais rencontré ! Je trouve ça assez impressionnant toutes ces coïncidences…
C’est toujours difficile d’avoir les moyens de faire les choses bien. Et ça veut dire aussi prendre le temps. C’est dommage, parce que dans la musique tout se fait à l'arrache maintenant, on place pas la spontanéité au bon moment, ça doit arriver au moment où ça joue, les mecs doivent être bien.
La petite choriste du tout premier 4 titres qu’on a fait avec Benny, c’est Claire de Clara Yucatan. On s’est donc rencontrés juste avant son premier disque, et comme ça se passait bien, c'est moi qui leur ai fait leur 5 titres.
Quand je partais avec des groupes plus petits, on logeait dans des gites, tu devais des fois dormir avec ton pote, à la guerre comme à la guerre. Si je prends mon pied, je vais m'arracher le cul et être le meilleur. Si je trouve ça bof, et qu'en plus, y'a pas de pognon à la clef, j'ai pas vraiment envie d'y aller. Tu as des plans argent, et des plans plaisir. Quand tu peux essayer d'avoir les deux, c'est là que c'est le top...
A 18 ans, j’écoutais Malmsteen, Satriani, je tentais de jouer vite, faire du tapping ou autre, mais j’ai pas persisté. Plus tard, j’ai beaucoup fait de buffs. Avec le lighteux de TèFéÔ, quand les balances étaient finies, il prenait la basse, je prenais la gratte. J’adore improviser. J’ai recommencé à jouer y'a un peu plus d'un an, avec mon pote Pinpin, et l'ancien bassiste de TèFéÔ, on a voulu monter un truc. Mais bon, à 30 balais, les gens commencent à avoir des gosses, c'est pas toujours évident. Je dis toujours : si tu veux faire du rock, il vaut mieux travailler avec un drogué qu'avec un père. [rires] Alors un drogué qui est père de famille tu laisses tomber, c'est même pas la peine, il sera jamais là ! [rires] Sinon, je joue pas mal avec mon pote Philou, le saxophoniste de Prowpuskovic, qui était dans les Groovy Baby Funky Boost.
Et j'ai encore un autre truc, mais je crois que j'ai pas trop le droit d'en parler pour le moment, c'est une sorte de surprise…
Il parait que je suis assez interpelant au premier abord comme ça. Les gens parlent, et même si je ne bosse pas beaucoup sur la région, on sait comment je travaille parce que le peu de trucs que je fais, c'est des trucs intéressants, comme le Magic Mirror (et ça n'existe malheureusement plus) du Festival de Musique Classique de Besançon : c’était vachement classe, super console, de bons groupes, un public qui a une oreille assez aguerrie.
A Besançon, c'est pas compliqué : ceux qui me font bosser, ce sont les bons techniciens, comme mon mentor Le Corse, comme Le Gaiffe, Titigros, le Gaminos, et puis des bons zikos comme Bernard Montrichard, Blackwater, voilà... Et tout ça pour en revenir à votre question. Peut-être pour ma gueule ? Avant que je ne me reconvertisse dans le catch ? (Dans « catch », y'a chat, tu as déjà remarqué si tu inverses les lettres ?) Y’a pas que le rock dans mon look, le catch, c'est super important pour moi. J’adorais, étant gosse : le Ultimate Warrior, Shawn Michaels, Texas Tornado, toutes ces gueules de David Lee Roth bodybuildés. I’l n’y a donc aucun hasard à ce que je me retrouve être fan de Van Halen ou Led Zep, que je me retrouve avec cette gueule-là. Finalement., ça n'a été qu'un long chemin depuis le début.... [rires]
Le mot de la fin, c'est ça. Beck, c'est le patron.
Non, justement, c'est dur de trouver un mot de la fin, on a parlé de spontanéité. C'est ça, la spontanéité. C’est quand c'est spontané que c'est le meilleur, comme dans le cul. Dans un couple, quand t'as plus de spontanéité, que tu programmes de baiser à une heure précise, c’est le début de la fin. La fin, normalement, doit venir avec spontanéité. La spontanéité. Ce sera le mot de l'interview.
Liens utiles pour comprendre de quoi on a parlé :
Des trucs qui passaient sur la platine de Mötley pendant qu'on papotait :
(Pour l'anecdote, Mötley a découvert Koritni quand il travaillait avec Karelia, les deux groupes ayant partagé la scène)